Enfance
L’histoire de Marie Henry débute à Moëlan-sur-Mer, rue du Cimetière, en 1859.
Elle grandit auprès de ses parents, Phillibert Henry et Marie-Anne Daniel, et de son grand-frère, Julien François Marie. Sa mère est journalière et son père travaille en tant que boucher cabaretier pour leur voisin, Yves Caëric. À l’âge de 7 ans, elle se retrouve orpheline et est placée aux Ursulines jusqu’à ses 18 ans, où elle va développer des compétences de lingère, brodeuse et couturière.
Vie active
À sa sortie des Ursulines, elle prend sa vie en main et trouve du travail dans la Maison Ogliati, qui est une pâtisserie haut de gamme de Quimperlé, où elle a probablement été en contact avec des personnalités de la bourgeoisie quimperloise.
Elle est ensuite placée en tant que lingère brodeuse dans une maison de couture parisienne. C’est un poste à responsabilité, un métier de confiance grâce auquel elle a pu apprendre les codes de la bourgeoisie parisienne.
Il est dit qu’elle rentre au pays de Quimperlé l’été 1886 pour construire sa maison. Elle s’installe au Pouldu l’été suivant et tombe enceinte durant l’été 1888 d’un jeune homme issu d’un milieu bourgeois à Quimper. Cela ne l’arrête pas dans son projet : elle ouvre son auberge en 1888.
L’Auberge du Pouldu
La Buvette de la Plage voit ainsi le jour et accueille principalement les goémoniers et les dragueurs de sable qui accostent au Pouldu, avant de faire route jusqu’à Quimperlé. L’amant de Marie Henry décède des suites de la tuberculose, et elle se retrouve seule pour l’accouchement de leur fille Marié Léa Henry, dans son auberge.
Après leur départ de Pont-Aven, les peintres s’établissent à l’auberge de Marie Henry à l’automne 1889. Cet endroit leur permet d’explorer leur potentiel artistique et ils couvrent l’ensemble des surfaces de la salle à manger, que l’on peut encore voir aujourd’hui dans la réplique de la salle à manger et son célèbre décor.
C’est à ce moment que Marie Henry rencontre Meijer de Haan, qui va devenir son second amant. Pour des raisons familiales provoquées par le fait de Paul Gauguin, ce dernier quitte l’auberge en octobre 1890 et ne reviendra jamais. Marie Henry met au monde sa deuxième fille, Ida Henry en juin 1891.
Retour aux sources
En novembre 1893, Marie Henry s’installe avec un homme issu de la bourgeoisie, Henri Mothéré, à Moëlan-sur-Mer. Elle y construit sa nouvelle maison à la pointe du Clec’h Burtul à Kerfany, dans laquelle elle va entreposer l’ensemble des œuvres qui lui ont été offertes par les peintres.
Quant aux œuvres de Paul Gauguin, dont elle va obtenir la propriété, elle les vendra dans une galerie louée par son voisin, le couturier Paul Poiret. Cela lui vaudra de basculer d’une classe populaire à une classe bourgeoise.
Marie Henry s’assure alors d’apporter une solide instruction à ses deux filles, qui deviennent toutes deux institutrices. Elle vivra les dernières années de sa vie à La Passiflore, la maison de sa première fille, qui se trouve à quelques kilomètres de Toulon.