La vallée de la Laïta, un air de Canada
Parce que j’avais envie d’ailleurs, parce qu’il y avait une belle parenthèse ensoleillée dans la grisaille de novembre, parce que j’avais envie d’un break mais que je ne suis pas (encore :D) une experte en téléportation, parce que j’avais envie de grands espaces, de calme, de lumière automnale…
Un air de Canada à un saut de puce de chez moi… Laïta me voilà !
J’ai choisi de traverser le pont pour me trouver côté Morbihan, pour avoir la plus belle des vues sur la porte du pays de Quimperlé, et puis aussi, je l’avoue, pour marcher au soleil car la journée était déjà bien entamée…
En venant de Clohars-Carnoët sur la D224, le parking se trouve tout de suite après le pont à droite, point de départ de l’échappée belle pour la découverte de la Laïta maritime.
Une balade calme et paisible
Je dépasse les tables de pique-niques disposées ça et là sous les pins et le panorama sur la rivière s’ouvre à moi.
Entre les pins et les falaises abruptes, le temps semble s’être arrêté. Les méandres de la rivière jouent avec les rayons d’un soleil éclatant, des nuages d’oiseaux patientent sur les bancs de sable, le bruit des voitures s’est tu… Tout est calme et paisible.
J’arrive rapidement au moulin de Beg-Nenez. Droit devant moi se trouve la digue avec l’étang sur la gauche, tout près à ma droite, l’ancien moulin et la maison du meunier. Le moulin, fondé en 1770, fut reconstruit en 1854. Il fonctionnera jusqu’en 1934 après deux siècles d’activité et une seule lignée de meuniers. Aujourd’hui devant cet ensemble niché au fond d’une anse, le premier mot qui vient à l’esprit est “quiétude”.
Douceurs de Laïta
Un conseil, si vous passez par là, arrêtez-vous, prenez le temps, respirez, détendez-vous, lorgnez et pour cela, emportez avec vous une paire de jumelles, vous ne serez pas déçu ! Aigrettes, héron cendré, tadornes, poules d’eau, goélands et cormorans cohabitent joyeusement dans la retenue d’eau pour notre plus grand plaisir !
Je reprends la marche vers le sud, depuis le sentier la vue est magnifique. Je suis face à Porsmoric et ses bateaux en mouillage.
Un paddle s’aventure à contre-courant, faisant s’envoler une nuée de goélands.
Aux abords de Guidel-Plage, je décide de faire demi-tour. Le soleil commence à décliner et je veux rester loin de la civilisation, pour prolonger encore un peu le caractère sauvage de cette escapade. Je reviens donc sur mes pas, profitant de la lumière du crépuscule qui donne, là encore, une toute autre atmosphère.
Me voilà de retour au point de départ après 7 km de marche contemplative, un bon bol d’air et des couleurs plein la tête. La prochaine fois, du même endroit, je suivrais le chemin vers le nord pour admirer la vue superbe sur l'abbaye Saint-Maurice depuis Bénoal.
Elle est incroyable cette Laïta ! C’est presque comme si je quittais les grands espaces québécois ! Rassurez-vous, marchez serein, point d’ours noirs ou de caribous à l’horizon ! Et puis allez, pour le jeu de mots et la coïncidence (?), voyez comme ça ressemble à s’y méprendre à la Mauricie et sa rivière du même nom… Saint-Maurice ! Juste distante de 5000 km…
Ils ont même la chute du Diable, un petit clin d'œil à nos roches à nous ? Mais ça c’est une autre histoire…
“A quoi bon chercher ailleurs…” On entendrait presque Line Renaud chanter sa cabane au Canada…